La Couleuvre mauresque

Natrix maura

Espèce typique des systèmes alluviaux dynamiques, composés de cours d’eau, plans d’eau, et milieux terrestres pionniers, la couleuvre vipérine (ou mauresque) a subi un important déclin ces dernières décennies et est aujourd’hui considérée comme le reptile le plus menacé de Suisse. En effet, cette espèce a particulièrement souffert de la disparition et/ou de la dégradation de ses habitats, tant aquatiques que terrestres.

Bien que Genève accueille la plus grande population de Suisse, la situation cantonale de cette petite couleuvre inoffensive s’est fortement dégradée, notamment à cause d’une urbanisation galopante et de la pratique d’une agriculture intensive. Ainsi, elle a disparu de la plupart des cours d’eau qu’elle occupait encore au début du XIXème siècle.

Un suivi intensif de 2010 à 2014 a permis de mettre en exergue deux populations importantes, de plus de 50 individus, situées dans le vallon de la Laire et dans le secteur Moulin-de-Vert – Teppes de Verbois – Allondon. Il existe d’autres stations connues, comme la réserve de Pro Natura à Laconnex, mais les effectifs y sont plus faibles. D’une manière générale, la majorité des populations du cantons sont présentes dans des milieux favorables et protégés et ne sont donc pas menacées dans un futur proche. Cependant, l’isolement de certaines pourraient, à terme, poser des problèmes pour la survie de l’espèce.

Pour garantir le maintien de l’espèce à Genève, il est nécessaire, dans un premier temps, de conserver la qualité des milieux occupés par les populations principales et d’augmenter la reproduction dans ces sites.

Ensuite, la création, par aménagements ou entretiens ciblés, de sites favorables proches des populations sources permettra une expansion de l’espèce et une connection entre les différentes populations.

Pour finir, la colonisation de sites favorables, plus éloignés des populations importantes, pourra être envisagée.

Situation de la couleuvre mauresque (Natrix maura) à Genève (2017).